Le Chili à l'état brut

À travers La Cordillera de los suerõs, Patricio Guzman évoque son Chili natal qu’il a quitté durant quarante-six ans depuis le coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973. Malgré le fait qu’il ait construit sa vie en France, il n’a jamais oublié sa maison d’enfance désormais en ruine. Grace a ce documentaire politique, il gravit la Cordillères des Andes jusqu’à sa plus ancienne pierre et met en parallèle cette merveille de la nature sauvage et l’une des pires dictatures que l’Amérique du Sud ait connu: celle du Chili.

Dans un premier aspect très général, nous découvrons la Cordillère des Andes panoramique filmé grâce à un avion de très haut, accentué par un fond sonore profond et grandiloquent où l’on découvre la beauté de ces montagnes brutes qui font le charme du paysage. Pourtant, la plupart des chiliens n’y prêtent aucune importance, même lorsque ces dernières sont peintes sur une large fresque dans le métro de Santiago, surement pour éveiller en eux la fierté d’un tel patrimoine, la population ne lui jette aucun coup Draveil. Cette chaîne est finalement une terre inconnue, invisible et muette pour ses frères chiliens. Souvent comparée à une barrière qui les protège du monde ou une césure avec leur passé, les chiliens ne sont pas reconnaissants envers ses bienfaits. Au fur et à mesure du récit de Guzman, on observe les montagnes de plus en plus près jusqu’à en découvrir les failles, les rides, qui reflètent finalement les blessures du peuple chilien causé par la dictature. 
En second lieu, des témoignages sont insérés dans ce documentaire ce qui intensifie les faits racontés sur la terrible dictature qui a fortement touché la population chilienne. Ils apportent la vision personnelle de chaque personne qui décrivent les montagnes comme une véritable oeuvre d’art, ainsi qu’une précision plus pointue sur les événements violents ou les ressentis partagés des chiliens. Cependant, ces témoignages étaient insérés trop brutalement, de plus, certains étaient assez monotones ce qui ne rendaient pas leurs récits accrocheurs. Malgré cela, nous avons compris grâce à eux que l’histoire du pays et les failles de la chaîne sont liés, les montagnes sont les souffrances chiliennes engendrées par Pinochet.

Enfin, nous avons beaucoup appris sur le Chili, sa chaîne de montagne et surtout sa puissante histoire: ce fameux coup d’État provoqué par Augusto Pinochet en 1973 et qui a engendré une terrible dictature au Chili. Le récit de cet événement a été accentué par les images choquantes du peuple persécuté par les forces de l’ordre. Les manifestations pacifistes ont été brutalisées par les forces de l’ordre qui usent de la violence pure: bombes lacrymogènes, matraques, jets d’eau puissants pour blesser les civils. Ces derniers manifestent contre la crise qu’a apporté Pinochet et pour défendre les droits de l’Homme. Cette histoire est ancrée dans les terres chiliennes et ses montagnes, qui ont assisté à l’une des pires dictatures d’Amérique du Sud sans pouvoir y agir pour raisonner les hommes. 

Pour conclure, ce documentaire politique a connu un véritable moteur qui n’est autre que la longue interview et le passionnant hommage rendu à Pablo Salas, mythique cinéaste chilien, qui a résisté contre la dictature de Pinochet en ne cessant de documenter les violences policières et les manifestations civiles en ce temps de crise. Enfin, c’est grâce à une liberté totale et à son courage qu’il a réussi à se construire une grande bibliothèque d’archives qui ne feront jamais oublier les horreurs commises par le régime néolibéralisme. 

Rayane L. Lucie L. Inès G. Jade T.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Une histoire dramatique : Lillian

La réincarnation à travers les fantômes de la guerre.

Palme d'or personnelle