LILLIAN, un voyage métaphorique

Lillian est un film dramatique autrichien réalisé par Andreas Horvath et projeté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes le 20 mai 2019.

 Ce film retrace la vie d’une femme Russe vivant en Amérique qui tente d’entrer dans l’industrie pornographique cependant, elle n’a pas assez d’expérience dans ce domaine, ne possède aucun papier d’identité et son visa est expiré. Elle décide donc de retourner en Russie par ses propres moyens. Sur son chemin, elle rencontrera différentes personnes qui tenteront de l’aider ou non. Ce film m’a transmis beaucoup d’émotions mais nécessite beaucoup d’attention chez les spectateurs, qui peuvent percevoir l’histoire de différentes façons.

 Ce film représente l’aventure d’une jeune femme désespérée qui n’a plus aucune solution que de repartir dans son pays natal. Durant son chemin, nous verrons plusieurs fois une corneille qui fait souvent référence au malheur mais nous verrons que cet oiseau sera de plus en plus présent au fur et à mesure de ce film. La corneille étant simplement entrain de voler dans le ciel au début de ce film sera ensuite perchée et marchera près d’elle par la suite. Nous comprenons que le malheur de cette femme l’accompagnera partout et sera toujours plus présent durant ce long trajet vers la Russie. De plus, de nombreux plans en contre plongée sont présents dans ce film. Dans ces scènes, Lillian est souvent en gros plan, on la voit seul au milieu d’explosions (feux d’artifices) et de cris (lors des combats de voitures), elle reste muette et ne bouge pas ce qui nous montre qu’elle est seule face aux épreuves tragiques qu’elle doit traverser. Lillian ne parlera pas durant ce film mais la radio américaine continuera à parler du temps et des matchs de sports, ce qui montre à nouveau que le monde continue à tourner comme si elle et ceux dans sa situation n’existaient pa

s. Les plans en contre plongée laissant paraître le ciel peuvent montrer la fatigue physique comme psychologique de ce personnage par l’envie d’être couchée au sol, arrêter ce long trajet. Lillian peut également sembler chercher une étoile dans ce ciel monotone. Durant son voyage elle ira dans une maison dans laquelle elle verra une poupée abîmée et seule, vêtue d’une robe similaire à celle de Lilian de plus cette poupée était allongée. Elle s’y attachera très rapidement, pour combler sa solitude mais également car elle semble représenter ce qu’elle est et ce qu’elle souhaite réellement, comme nous l’avons vu avec les plans en contre plongée. Enfin, Lillian verra son ciel étoilé, mais cette fois, le personnage sera enfin au sol, sur le verglas et sous la neige. Son corps commencera à pâlir et son cœur s’arrêtera sous la neige et les aurores boréales.

Cette fin gorgée de métaphore est très émouvante et conclut parfaitement le mystère planant autour de cette femme désespérée.

Critique Lillian de Dilara GRAFF